JORIS GHILINI
Joris Ghilini est né en 1978 dans le sud de la France
Le parcours de Joris Ghilini, artiste français autodidacte dont nous avons découvert le travail cette année avec enthousiasme, n'est pas dénué de sens. Après des études de droit et une carrière dans la propriété intellectuelle, ce passionné d'histoire de l'art a quitté la profession pour mener une recherche appliquée sur la notion d'iconographie et sa mise en danger. Il s'est ensuite lancé dans la production d'œuvres d'art sous diverses formes, de la peinture à la sculpture en passant par les installations in situ. Son travail est ancré dans son atelier, lieu d'expérimentation picturale et sonore où la recherche et le questionnement sur la notion d'iconographie constituent la base essentielle de sa démarche. Il n'hésite pas à s'emparer du « déjà-vu » ou à retourner le mythe, le héros, le sacré, à le démystifier, le détourner, le fragiliser... pour raconter une nouvelle histoire. De Picasso à Liz Taylor, en passant par les icônes religieuses médiévales, les grandes figures de l'art sont transfigurées, la vraie question restant celle de l'inexorable passage du temps.
Joris a toujours été fasciné par l'art et son histoire, les événements et les influences auxquels les artistes ont été confrontés pour provoquer leur propre créativité et parfois se réinventer : « Plus particulièrement, j'aime la part de mystère qui entoure certaines œuvres, les techniques picturales disparues qui font l'objet de spéculations. J'aime aussi la science-fiction et, en général, tout ce qui remet en cause nos certitudes, mais aussi l'architecture, le design et les gens qui s'y impliquent, qui constituent une part importante de mon approche esthétique ».
L'artiste travaille principalement le bois, qu'il peint, sculpte et assemble, tout en restant fidèle à d'autres techniques comme la toile et le papier. On le retrouve souvent dans son atelier, où il retravaille et recycle certaines de ses pièces sans cesse remaniées : « En fait, je vois le processus créatif comme une spirale sans fin : c'est un mode de vie, une quête perpétuelle. Tout est prétexte à produire et reproduire inlassablement. Mon travail évoque le temps qui passe et remet en question la notion de chef-d'œuvre. Je cherche à créer l'étonnement et à éveiller la curiosité du spectateur ».